Interview Nathalie Walter – suite à la conférence “Jouer les réseaux” nov.2013
Vous avez co-animé une conférence “Jouer les réseaux” avec Jean Pierre Ayer, le 21 novembre dernier auprès de la MDE Rive de Seine et de Levallois Emploi. D’après les organisateurs ce fut un réel succès, plus de 190 participants.
Merci de vous prêter au jeu d’une interview pour venir compléter cette conférence et permettre ainsi aux internautes d’avoir un complément d’information.
Cette culture du réseau s’est énormément développée ces dernières années, comment l’expliquez-vous ?
Véritable phénomène depuis quelques années sur Internet, les réseaux sociaux ont su se développer pour toucher à travers le monde des millions d’internautes. Le développement d’Internet, puis du web2.0, les informations sont à la disposition de tous. Les outils (ordinateurs fixes, portables puis tablettes…) toujours plus performants, rapides et intuitifs ont largement contribué à cette culture du réseau.Les échanges en réseau ont démarré avec des amis réels et/ou virtuels, avec lesquels on partage des centres d’intérêts, des photos, des discussions….Mais au fil du temps, ce principe d’échange et de partage s’est étendu à la sphère professionnelle, associative… également.
Que peut-on attendre des réseaux aujourd’hui ?
On peut rechercher de l’information, donner de l’information, garder du lien, communiquer…
Réseaux et employabilité
Les réseaux sont utiles pour les particuliers dans le cadre d’une recherche d’emploi et pour les chasseurs de tête dans le cadre d’un recrutement.
Lorsqu’on est en recherche active d’emploi, on peut approcher des gens auxquels on n’aurait pas eu accès autrement (marché caché). Pour peu que le manager réponde, on peut l’approcher directement par le biais du réseau.
J’ai lu une histoire récemment racontant l’expérience d’un cadre ayant intégré une entreprise après avoir su utiliser les réseaux sociaux et approcher directement les managers. C’est avec plaisir que je vous la fais partager. Cette histoire illustre parfaitement l’intérêt des réseaux aujourd’hui. Découvrez cette histoire.
L’internaute peut avoir accès à des informations lui permettant d’apprécier les besoins éventuels d’une entreprise en terme de recrutement, avant même qu’une annonce officielle de recrutement ne soit publiée.
Vous l’aurez compris, développer son réseau permet de multiplier les opportunités d’emploi y compris par le biais des candidatures spontanées.
Ayez à l’esprit qu’une première prise de contact sur internet peut déboucher sur un partenariat, de la cooptation voire des missions de prestation.
Réseaux et information
Les réseaux permettent aussi à l’internaute d’acquérir de nouvelles connaissances sur son secteur, de se comparer pour s’améliorer, autrement dit faire du benchmarking !
Grâce aux réseaux, vous pouvez vous faire connaître comme expert en rejoignant également des groupes de partage, de discussion dédiés à votre expertise.
Si vous souhaitez récolter des avis pertinents, réaliser des enquêtes, communiquer sur certains projets… les réseaux trouvent leur utilité également.
Soyez acteur, envoyez de l’information ciblée à vos contacts.
Quel est selon vous, l’outil le plus adapté pour cultiver son réseau entre Viadeo et Linkedin ?
Viadeo est franco-français,
Linkedin est tourné vers l’international,
Les cibles sont donc différentes.
Si par le passé, vous avez travaillez à l’international,
ou que vous souhaitez bouger à l’international,
je vous recommande de mettre votre CV en ligne et en anglais !
Sur Vidéo, vous retrouverez des personnes qui exercent en France (ex : les journalistes, professionnels de santé français)
Il est donc bon ton d’être sur ces 2 réseaux pour être ouvert aux opportunités nationales et internationales.
Scoop.it est aussi un outil en ligne pratique pour mettre en place et partager une veille d’informations réactive aux mots-clés de son choix, pour concevoir des revues de presse. Connecté à différentes sources d’informations comme Google (blogs, actualités) et Twitter, il permet de partager sur un journal personnel les meilleurs pages web sur des thématiques ciblées et évite ainsi la fragmentation de sa veille d’informations. Un outil de communication également utile en complément d’autres supports d’expression (blogs, sites web) pour faire valoir son expertise dans un domaine particulier.
Est-il simple et à la portée de chacun de créer un profil sur les réseaux sociaux ?
Parfaitement ! Il suffit de remplir les cases prévues à cet effet en ligne et de copier / coller son CV, car en général les rubriques sont similaires.
Ce n’est plus réservé à l’élite, tout le monde peut y avoir accès et s’en servir avec quelques connaissances en informatique.
Je vous invite à personnaliser votre profil en racontant votre histoire professionnelle basée sur votre expertise, vos expériences, vos traits de personnalité et/ou valeurs rencontrées en entreprise.
Jean Pierre Ayer, Président de HIgh Potential Resources, préconise aux cadres de promouvoir leurs talents grâce à une flashbiographie, bien plus pertinente que le CV pour vous démarquer des autres et attirer l’attention de donneurs d’ordres.
Son livre Vae Retro Curriculum Vitae a d’ailleurs été écrit pour permettre aux cadres de rédiger leur biographie et de s’approprier des outils et conseils pertinents pour les aider à se redéployer.
Quels conseils donneriez-vous aux internautes pour cultiver au mieux leur réseau ?
Se donner du temps au début pour se familiariser avec les réseaux puis par la suite pour les entretenir.
Au début, il faut créer son profil, voir comment cela fonctionne.
N’hésitez pas à souscrire à un mois d’abonnement payant pour comprendre les options proposées et si vous y trouvez une utilité majeure.
Pour ma part, je consacre 1 à 3 visites par semaine.
Soyez visible
Mettez une photo récente de vous.
Jean Pierre Ayer préconise d’ailleurs aux cadres de sortir du cliché de la photo d’identité et d’opter pour une photo en situation professionnelle pour illustrer leur flashbiographie.
Laissez tomber les préjugés
Demander des renseignements, ce n’est pas mendier. Au contraire car vous pouvez aussi donner des informations utiles en échange. Les relations les plus hasardeuses ou les moins probables sont toutes des pistes à explorer.
Pour vous ouvrir le marché caché, votre meilleur allié c’est votre réseau. Si vous êtes en recherche active, faites-le savoir lors d’un contact direct ou par l’envoi de mails personnalisés et les réseaux sociaux. Entretenez vos relations à la fois personnelles et professionnelles. Rien ne vaut le contact direct. Prévoyez des déjeuners avec vos ex-collègues. Déplacez-vous sur les conférences et salons pour croiser vos relations et sortir aussi de votre cercle habituel. Contactez le réseau d’anciens de votre école ou les associations professionnelles vous correspondant.
Misez sur la candidature spontanée
Souvent qualifiée à tort de bouteille à la mer, la candidature spontanée est un classique pour aborder le marché caché. Pour gagner en efficacité, concentrez-vous sur un secteur spécifique ou un domaine d’activité particulier : celui qui, évidemment, vous correspond. Par contre, ne vous cantonnez pas aux entreprises connues. Visez celles qui reçoivent peu de candidatures spontanées comme les PME et les entreprises de taille moyenne, qui proposent elles aussi des opportunités aux cadres. Personnalisez votre candidature par rapport aux besoins de l’entreprise et identifiez les bons interlocuteurs (le DRH, mais aussi le manager ou le dirigeant à même de vous recruter). La relance par téléphone, quelques jours plus tard, est indispensable.
Suivez l’actualité des entreprises
Connaître l’environnement business de l’entreprise, c’est avoir une longueur d’avance. Soyez à l’affût. Un projet va se développer, un nouveau site se lancer, une nouvelle ligne de produit se prépare… Démontrez votre intérêt pour le job, soyez prêts à dégainer votre CV ou biographie. La plupart des entreprises vous permettent aussi de vous enregistrer directement dans leur banque de données. Faites-le. Car il s’agit du vivier de talents des recruteurs, qui ne manqueront pas de vous contacter directement en cas de besoin.
Diffusez votre CV sur le web
C’est capital pour vous rendre visible sur le marché caché. Votre parcours, vos expériences et vos compétences doivent être visibles sur Internet. En effet, le web est l’une des sources de chasse des recruteurs. Votre CV doit donc être accessible sur les jobboards : un certain nombre s’y inscrit pour consulter le vivier de candidats disponible dans les CVthèques (appelée la Candidathèque sur Cadremploi). En outre, si vous êtes repéré ou recommandé, il y a de fortes probabilités pour que l’employeur tape votre nom sur un moteur de recherche.
Valorisez vos compétences online
Vous êtes spécialiste dans un secteur d’activité particulier ? Créez un blog ou un espace dédié pour mettre en avant vos compétences. Vous pouvez aussi suivre les pages Facebook et Twitter des entreprises qui vous intéressent : pourquoi ne pas y partager vos analyses et informations ?
Respectez les chartes
Lorsqu’on rejoint un groupe de discussion, d’experts…. Vous devrez bien souvent accepter les règles propres à ces groupes.
Ce sont avant tout des règles de civilité et de bon sens.
Vous semblez être une pro des réseaux, avez-vous suivi un cursus ou une formation en particulier ?
J’ai appris sur le tas, échange de bons procédés entre collègues, connaissances ou amis dans une relation gagnant / gagnant. Un collègue « Grand Adepte » de l’I-pad, a bien voulu m’initier à son utilisation et son intérêt, ou un autre encore sur comment faire sa propre revue de presse sur scoop-it.
Par le biais de l’association de l’industrie pharmaceutique, j’ai suivi en 2012, une journée de formation « les réseaux sociaux et le collaboratif ». J’y ai découvert quelques subtilités sur linkedin .
Comment mettre à jour son profil sans que tout le monde en soit alerté, par exemple….
Quelles sont selon vous, les qualités requises pour entretenir son réseau ?
Etre persévérant
Se bloquer un créneau dans son planning
Préserver votre image
La notoriété professionnelle, l’image que les autres se font de vous et dont ils sont les vecteurs, tend à devenir une nouvelle dimension de la communication de soi et un phénomène de société. Le risque d’image, déjà sensible pour les entreprises et les organisations d’une façon générale, s’étend aux particuliers sous l’impact du web. C’est la fameuse e-réputation. La menace est devenue présente au point que des assureurs proposent désormais à leurs clients de les protéger contre ce risque, comme l’illustre l’offre de protection de la réputation des particuliers sur Internet proposée par Swiss Life en partenariat avec Reputation Squad.
Ne pas hésiter à être curieux
J’ai plaisir à découvrir ce que sont devenus mes anciens collègues.
Je n’hésite pas à aller sur leur profil et voir par moi-même où ils en sont.
La curiosité peut être source de richesse, si elle est bien ciblée et bien utilisée.
Parmi vos anciens collègues, fournisseurs, prestataires… se cachent un potentiel partenaire!
Les personnes désireuses de rentrer en contact avec vous, peuvent vous contacter par quel moyen ?
Comme vous vous en doutez, je suis sur visible et active sur Viadéo, Linkedin, Twitter @Walternwr, scoop.it et j’ai rejoint différents groupes de discussion dédiées au milieu pharma.
Vous pourrez aisément prendre contact avec moi, et puis vous noterez que la photo de mon profil est la même partout. Impossible de ne pas me reconnaître !
Extraits de la conférence “Jouer les réseaux” – Vidéos youtube
http://www.youtube.com/watch?v=AoYkKvBF-AQ&feature=youtu.be
http://www.youtube.com/watch?v=yZwS5y6rm9c&feature=youtu.be
Je pense que cela illustre bien ce que l’on appelle partenariat.
Génial !
Le publiciste OGILVY disait “si vous avez quelque chose d’intéressant à dire vous aurez beaucoup plus de chance de convaincre votre lecteur en écrivant quatre pages que de communiquer avec un simple slogan”…
Je ne sais pas si Vanessa t’a informée d’une conférence sur ce thème avec les officiers supérieurs de la Gendarmerie fin janvier…
Excellentes fêtes pour toi et ta famille
Bien cordialement,
Jean Pierre AYER